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Notre Laine

Le Mouton

Les quelques 350’000 moutons suisses sont tondus une à deux fois par année, au printemps et/ou en automne. Après la période de l’agnelage, aux alentours de Pâques, la plupart d’entre eux montent à l’alpage pour l’été et redescendent en plaine en automne. Certains passent l’hiver en bergerie tandis que d’autres repartent en transhumance pour l’hiver.

La domestication du mouton est l’une des plus longues histoires de compagnonnage entre l’humain et l’animal : elle remonte à plus de 10'000 ans avant notre ère (au Moyen Orient). 
A cette époque, l’ancêtre du mouton, le mouflon, ne produisait pas de laine, en revanche, il était considéré comme un excellent fertiliseur de sol.

Aujourd’hui en Suisse (et en Europe en général),  l’élevage de mouton vise principalement la production rapide de viande, et de manière moins significative, de lait.

Avec l’avènement du marché mondialisé et des découvertes de fibres artificielles, la laine de nos moutons a peu à peu perdu sa place dans l’économie.
L’objectif de notre association est de contribuer à l’y réintégrer. De plus en plus de personnes prennent conscience de la valeur de chaque espèce dans notre écosystème, des initiatives pour soutenir une agriculture valorisant la terre et l’environnement de manière durable éclosent un peu partout. Avec notre association, et nos activités de sensibilisation et de valorisation de la laine, nous souhaitons résolument nous y atteler, nous aussi.

Le mouton est l’une des premières bêtes à accompagner l’humain dans son développement vers l’agro-pastoralisme, puis vers une société sédentaire et agricole.
Pour ses propres besoins en fibres textiles, les humains valorisèrent peu à peu les meilleures races et sujets laineux, jusqu’à l’ère pré-industrielle.

L’apogée du marché des laines d’Europe remonte au 17ème siècle, en Espagne, avec les troupeaux de moutons mérinos, réputés pour sa laine douce et blanche.  Vers 1750, le roi Louis XVI acquit le premier troupeau en France, contribuant au développement très fructueux de la filière de la laine : l’élevage, la mécanisation de la transformation, la teinture.

Les Étapes de la Filière Laine

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L’Élevage

Plusieurs milliers de moutons pâturent les alpages de notre région. Ce sont des moutons destinés principalement à la production de viande, mais aussi de lait. Tous produisent de la laine. Les races les plus représentées sont les Blancs des Alpes, les Brun-Noirs du Valais, les Charolais. Mais des races anciennes, comme le Nez Noir du Valais, ou rustiques, comme les Heidschnucke sont également présentes, en petits troupeaux. Toutes les laines ne sont pas également fines et douces. Pour les éleveurs et les éleveuses, la tonte des moutons n’a pas d’intérêt économique, elle est nécessaire pour le bien-être de l’animal. 
Cependant, de plus en plus d’éleveuses et d’éleveurs sollicitent notre association pour essayer de valoriser la laine.

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La Tonte

En Suisse, les moutons sont tondus une à deux fois par année, au printemps et/ou en automne. Au printemps, ils sont tondus pour qu’ils ne souffrent pas trop de la chaleur de l’été et à la fin de l’automne pour qu’ils s’adaptent à la chaleur de l’étable, pour ceux qui y passent l’hiver.
La tonte d’un mouton prend 5-10 minutes et se fait généralement par un tondeur professionnel à l’aide d’une tondeuse électrique spécialement adaptée.
Une bonne organisation du chantier de tonte permet d’éviter la souillure de la toison et par conséquent de valoriser la laine. 
En Suisse, le marché de la laine s’étant effondré depuis une vingtaine d’années, il n’y a plus d’élevage basé sur la production de laine, même si le mouton continue d’en produire, année après année.  Le fruit de la tonte (environ 3-5 kg de laine /bête par année) est aujourd’hui considéré comme un détritus. Sauf exception, car de petites entreprises ont résisté au temps ou renaissent de-ci de-là, en Suisse et chez nos voisins.

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La Recolte & Le Tri de la laine

Deux fois par année – au printemps et en automne – les membres et amis de la filature se réunissent pour des journées de récolte et tri de la laine. Chacun se familiarise avec les toisons de diverses races et couleurs de moutons. Seul un tiers de la toison deviendra du fil.
Le tri permet aussi aux éleveurs de valoriser la laine de leurs moutons.

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Le Lavage de la laine

Le lavage artisanal de la laine peut se faire de plusieurs manières, en fonction de l’équipement à disposition, des préférences personnelles, du type de laine ou de la quantité. Ainsi il est possible de choisir de la laver à froid dans une rivière, de la faire tremper plusieurs jours dans l’eau ou de la passer dans une séquence de bassins chauds ou froids. La laine bénéficiera dans tous les cas d’être pré-triée au moins pour enlever le gros des matières végétales ou autre qui s’y sont accrochés. L’emploi de savon naturel permet aussi de doser plus ou moins la quantité de suint (graisse de laine) que l’on désire enlever.
La laine ne supporte pas les chocs de température, surtout le passage subit du chaud au froid (risque de feutrage), il est donc nécessaire de la traiter avec délicatesse.
La laine lavée est séchée à l’abri du soleil, dans un endroit bien aéré.
Le processus de lavage en machine est plus rapide, mais dure tout de même plusieurs heures.

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Le Cardage de la laine

Avant de pouvoir être filée, la laine doit être préparée. Il y a plusieurs manière de préparer la laine et le choix de préparation dépend des qualités de la laine, du résultat final désiré et de la méthode de filage choisie.
Carder la laine reste la méthode la plus usuelle, surtout pour une préparation artisanale. Différents outils de cardage existent, des petites cardes manuelles aux machines industrielles. Mais le principe reste le même : les fibres sont passées entre des dents métalliques pour les séparer et les aligner. Ce processus produit des rouleaux ou des nappes de laine aérée et prête au filage.

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Le Filage de la laine

Le filage à la main, que ce soit au rouet, au fuseau, voir autour d’un bâton, est une connaissance ancestrale qui, aujourd’hui, est devenue une activité créatrice prisée par les amateurs/trices de laine et autres fibres animales ou végétales. La pratique de cette activité et le partage de connaissance contribue à assurer la pérennité d’un savoir-faire autant utile qu’agréable, qui s’est développé au fil des ans et qui mérite une place d’importance dans nos consciences, puisqu’il est à la base d’une des découvertes fondamentale dans l’histoire de l’humanité: la création du fil.
L’association a constitué un groupe de fileuses locales et anime des ateliers de filage mensuels pour préserver ce savoir-faire.

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La Teinture végétale de la laine

Une fois la laine lavée, elle peut être teinte. Aujourd’hui, elle est généralement teinte avec des produits chimiques.
Il existe toutefois des plantes tinctoriales qui permettent de teindre durablement la laine. Après un processus de mordançage pour ouvrir les fibres, la laine pourra être plongée dans des bains de teinture. Dans notre région, ces plantes sont par exemple : la tanaisie, la verge d’or, les feuilles de bouleau, les lichens, les tagètes, la prêle ou encore l’oignon. La couleur naturelle dominante chez nous est le jaune. Certains procédés permettent de faire virer le jaune en vert, par exemple. Des jardiniers amateurs cultivent certaines plantes tinctoriales spécifiquement pour la tenture naturelle et artisanale.

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La Transformation

La laine est une matière polyvalente qui peut être transformée ou utilisée dans de nombreux produits, allant des habits aux matelas, duvets, tapis, isolation ou engrais pour les jardins.
Lors des deux collectes de laine annuelles, l’association garde une partie de la laine de meilleure qualité et la transforme en produits artisanaux mis en vente lors des diverses activités publiques, comme la tenue de stands dans les marchés locaux. L’entier du revenu de ces ventes est reversé à l’association.
Le reste de la récolte est mis à disposition d’une transformation industrielle de plus grande envergure telle que décrite ci-dessus.

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